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Les relations entre l'État et l'Église catholique au XXème siècle : un divorce consommé ?
LES FICHES HISTOIRE
Par Francescu Luciani

FICHE HISTOIRE

Les relations entre l’Etat et l’Eglise catholique au XXe siècle: un divorce consommé ?

Après presque vingt-cinq ans d’affrontement politique sur la place de la religion catholique dans la société française, la loi du 9 décembre 1905, dont Aristide Briand est le rapporteur, institue la séparation des Églises et de l’État. Ce texte est porté par le ministre de l’Intérieur Émile Combes. Il met fin au Concordat instauré en 1801 qui régissait les relations entre l’Église catholique et l’État. Ce dernier se veut dorénavant neutre : il n’y a plus de religion officielle. Tous les cultes sont traités de manière égale.

Début du XXème siècle

1903 : Émile Combes, ministre de l’Intérieur et des cultes, figure de proue de l’anticléricalisme, ouvre une commission sur une éventuelle séparation entre les Églises et l’État.

Après la loi sur la liberté associative du 1er juillet 1901, réduisant l’Église au statut d’association cultuelle, Émile Combes, ancien séminariste surnommé « le Père Combes », en met en application plusieurs articles et fait expulser la majorité des congrégations religieuses.

7 juillet 1904 : L’interdiction aux membres des congrégations d’assurer l’enseignement entre en vigueur.

C’est le point culminant des mesures anti-congréganistes du gouvernement Combes. 2500 écoles privées sont fermées et les religieux concernés doivent quitter le territoire. 1904 marque aussi la rupture des relations diplomatiques avec la papauté.

Portrait photographique en noir et blanc d'Émile Combes. C'est un homme d'environ soixante-cinq ans. L'avant de son crâne est dégarni. Ses cheveux blancs sont soigneusement coiffés en arrière. Ses sourcils droits sont très fournis. Il possède une longue moustache blanche et un bouc fourni, qui tombe de quelques centimètres en dessous de son manteau. Il porte une chemise blanche avec nœud papillon noir et veste noire.
Émile Combes (1835-1921), auteur inconnu, n.d.

Émile Combes, né le 6 septembre 1835 et mort le 25 mai 1921, est un homme d’État français.
Sénateur radical-socialiste de la Charente-Inférieure en 1885, il devient président de la Gauche démocratique.
Il entre au ministère de l’Instruction publique en 1895. En 1902, il est désigné président du Conseil et mène alors une politique dite « combisme » fortement anticléricale, qui donne naissance en 1905 à la loi de séparation des Églises et de l’État et achève la fondation de l’école laïque en France.

1905 : La loi de la partition entre Églises et État est définitivement adoptée.

Cette loi supprime leur statut spécial aux quatre religions présentes en France (catholicisme, protestantisme, judaïsme et luthéranisme) mais leur laisse l’usage gratuit des lieux de culte. Les confréries, les congrégations et les établissements de culte doivent être transformés en associations cultuelles.

La séparation des Églises et de l’État conduit à la redéfinition des règles de propriété et d’entretien des édifices cultuels. Les édifices cultuels propriétés de l’État ou des collectivités locales avant la loi de 1905 (notamment les églises catholiques nationalisées lors de la Révolution française) resteront dans le domaine public. Les édifices cultuels qui appartiennent aux établissements publics du culte seront transférés aux associations cultuelles nouvellement constituées.

Toutefois, devant le refus de l’Église catholique de créer des associations cultuelles, les églises deviennent des propriétés publiques dévolues à l’exercice du culte par la loi du 2 janvier 1907. Le pape Pie X condamne cette loi.

La loi concernant la séparation des Églises et de l’État est une loi française codifiant la laïcité. Adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, elle est un des actes fondateurs de la laïcisation de l’État.

Ci-contre, la première page de la « Loi concernant la séparation des Églises et de l’État », ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des cultes, 1905.
Archives nationales (France)

Feuille de papier jauni, première page de la loi de la séparation des églises et de l’État. Texte : Imprimé en haut à gauche : CABINET DU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE, DES BEAUX-ARTS ET DES CULTES À la main : Loi concernant la séparation des Églises et de l’État. Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté, le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit. Titre premier. Principes. Article premier. Imprimé sur un papier collé sur la feuille : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public. ART. 2. La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d’aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons. Les établissements publics du culte sont supprimés, sous réserve des dispositions énoncées à l’article 3.

1906 : La « querelle des inventaires » envenime les relations entre l’État et les cultes.

Afin d’éviter les litiges concernant les biens des édifices religieux, ces derniers doivent être inventoriés. Or, le fait d’ouvrir ainsi les tabernacles constitue un grave sacrilège aux yeux des catholiques. Très vite, les inventaires tournent à l’émeute dans certains départements. Par la suite, le nouveau ministre de l’Intérieur Georges Clemenceau, malgré son anticléricalisme viscéral, met fin aux inventaires, pour calmer les troubles.

Première guerre mondiale

1914-1918 : L’Église catholique participe à l’effort national.

En dépit d’un anticléricalisme encore très présent dans les plus hautes sphères de l’État, l’Église de France encourage les prêtres et les religieux à répondre à l’appel de la mobilisation. Son patriotisme l’amène à se rallier au gouvernent et à soutenir la résistance à l’envahisseur allemand. Depuis 1889, la loi prévoit de ne plus exempter les ecclésiastiques du service militaire. On parle alors de « curés sac à dos ». Affectés aux services de santé, 31 000 ecclésiastiques vont faire partie des corps combattants (16 % ne reviendront pas).

Illustration colorée de format carré dans un journal papier. Au premier plan, un homme en soutane avec fusil à baïonnette et képi de soldat français se tient droit devant des rails de chemin de fer. De trois quarts face à l'image, il a le visage tourné vers la gauche de l'image. Il semble regarder ce qui se passe à l'arrière plan. Des wagons circulent sur des rails. Ils sont percés d'une multitude de fenêtres hautes et étroites. Une dizaine d'hommes apparait dans les fenêtres du wagon central, regardant en direction du prêtre. Certains sortent la tête et le bras pour agiter leur képi. Au dessous de l'image, texte : Bonjour, Monsieur le Curé ! À gauche de l'image, une colonne stylisée de motifs floraux qui habillait certainement les marges du journal.
Eugène Damblanc, dit Damblans (1865-1945), « Bonjour, Monsieur le Curé ! », Le Pèlerin, n.d. (vers 1914-1915).

La loi du 15 juillet 1889 avait supprimé les exemptions de service militaire pour les ecclésiastiques qui étaient désormais tenus à un an sous les drapeaux. On a alors parlé de « curés sac à dos ». En cas de mobilisation, la loi les affectait aux services de santé. La mobilisation d’août 1914 va démontrer le patriotisme des ecclésiastiques.

Entre-deux-guerres

1919 : L’Alsace et la Moselle, qui retournent dans le giron français, conservent les statuts du concordat.

Terres allemandes depuis la guerre franco-prussienne de 1870-1871, l’Alsace et la Moselle n’ont pas été concernées par l’application de la loi de 1905. Elles posent comme condition à leur réintégration au territoire français la conservation des statuts prévus par le concordat de 1801. Le général Joffre et le président Raymond Poincaré acceptent cette exception, toujours en vigueur aujourd’hui.

1924 : Le gouvernement, qui veut imposer de nouvelles mesures anticléricales, rencontre la résistance des cultes.

Le cartel des gauches envisage dès son arrivée au gouvernement de prendre de nouvelles mesures anticléricales, notamment le renvoi de l’ambassade du Vatican et la révision du concordat de 1801 en Alsace-Moselle. Mais face à l’hostilité des milieux religieux et à l’appel des évêques de France, le président du Conseil Édouard Herriot fait marche arrière.

1924 : Un compromis entre la France et le Saint-Siège aboutit à la création des associations diocésaines.

Après le refus des catholiques de constituer les associations cultuelles de la loi de 1905, un accord entre l’État français et la papauté permet d’instituer les associations diocésaines. Dirigées par les évêques, leur fonction est uniquement de se charger des bâtiments et du traitement du clergé (l’exercice du culte restant du ressort des associations cultuelles).

1926 : Le Vatican condamne l’Action française, mouvement politique d’extrême-droite se campant en tenant du catholicisme.

Considérée par certains catholiques comme une « invasion laïque », la politique gouvernementale est dénoncée par l’épiscopat mais aussi par des mouvements politiques. L’Action française, parti politique nationaliste contre-révolutionnaire et royaliste cofondé par Charles Maurras en 1899, se fait le défenseur de l’Église catholique. Pour autant, l’Action Française trouve aussi au sein de l’Église de farouches adversaires, dont le pape Pie XI, qui condamne l’organisation politique en 1926, jugée coupable d’irréligion.

Achille Ratti, né le 31 mai 1857 et mort le 10 février 1939, est un prêtre catholique, archevêque de Milan. Cardinal en 1921, il est élu l’année suivante 259ème évêque de Rome, et par ainsi pape de l’Église catholique, sous le nom de Pie XI.
Son pontificat, du 6 février 1922 à sa mort, est marqué par le règlement de la question romaine, avec la reconnaissance et l’institution de l’État de la Cité du Vatican par les accords du Latran en 1929. Il est confronté à la montée des totalitarismes en Europe, communisme (1917), fascisme (1922) et nazisme (1933).

Photographie en noir et blanc du pape Pie 11. Il est assis sur une chaise dont on voit les accoudoirs et le dos en forme de volutes. Pie 11 est âgé d'environ 65 ans. C'est est un homme blanc imberbe, peu ridé, un peu enveloppé. Il porte de fines lunettes rondes. Il a le front dégarni, mais encore des cheveux sombres courts. Il porte la calotte et est vêtu de la soutane blanche papale. Il porte une grande croix ornée sur la poitrine. Sa main droite, posée sur le haut de sa cuisse, est ornée à l'annulaire d'un anneau à large cabochon, probablement l'anneau épiscopal porté par chaque pape.
Nicola Perscheid (1864-1930), « Portrait de Pie XI », vers 1922.

Régime de Vichy

1939-1945 est une période trouble pour l’Église catholique en France. L’entrée en guerre provoque un regain de patriotisme chez les catholiques et le retour de l’union sacrée. Cependant, après la reddition de la France face à l’Allemagne nazie, le régime de Vichy est instauré. Après des décennies de politique anticléricale, l’Église trouve dans ce gouvernement traditionaliste et antisémite un allié.

1941 : La France de Vichy prend plusieurs décisions en faveur de l’Église, notamment en termes d’éducation.

Les lois du 21 février 1941 autorisent de nouveau les congrégations religieuses à enseigner. D’autre part, l’Église restera silencieuse face aux lois anti-juives jusqu’en 1942.

Portait au pastel de Philippe Pétain. L'homme est de profil, tourné vers la gauche. Son visage est tourné vers le spectateur. Ses yeux semblent regarder au loin, derrière le spectateur. Pétain a ici 70 ans. Ses yeux sont gris sombre. Son nez est grand et droit, arrondi au bout. Il porte une grande moustache blonde. Son menton un peu flasque déborde sur le col de sa vareuse. Celle-ci est bleu pervenche, avec des boutons dorés, une barre dorée sur l'épaule et un petit insigne rectangulaire vert-doré-vert sur la poitrine. Il porte un képi d'appart d'officier. Le képi est noir, orné de trois frises dorées de feuilles de chêne. Une bande et un sommet rouge vif terminent le haut du képi. Trois fines bandes dorées descendent du sommet sur la bande rouge, de face et sur le profil du képi.
Marcel Baschet, « Le maréchal Pétain », 1926.
Gallica/BnF

Philippe Pétain, né le 24 avril 1856 et mort en détention le 23 juillet 1951, est un militaire et homme d’État français. Vainqueur de la bataille de Verdun durant la Première guerre mondiale, il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1918. Chef d’État du gouvernement de Vichy, il est frappé d’indignité nationale et déchu de sa distinction militaire après la Libération, en 1945.

1942 : Des fidèles et des ecclésiastiques manifestent leur opposition à la politique du gouvernement de Vichy. À l’inverse, l’épiscopat se range en majorité derrière le régime.

Après les rafles du Vel d’Hiv, en 1942, plusieurs archevêques et évêques s’opposent à la politique du gouvernement. Carl Oberg, chef de la SS et de la police en France, et Roland Krug von Nida, ambassadeur d’Allemagne auprès du régime de Vichy, font état d’une résistance et d’une agitation dans les milieux ecclésiastiques.

Face au Service du travail obligatoire (STO), l’Église est divisée. Chez les fidèles, la ligne dominante est celle de la désobéissance, menée notamment par l’Association catholique de la jeunesse française (ACJF). Au contraire, l’Assemblée des cardinaux et archevêques s’aligne sur la position du cardinal Liénart, évêque de Lille, et exhorte les jeunes catholiques à partir pour l’Allemagne. Les ecclésiastiques y sont aussi invités, donnant naissance au statut des « prêtres-ouvriers ».

Plusieurs ecclésiastiques s’engagent dans la Résistance, tels Monseigneur Saliège, Lucien Bunel dit le père Jacques ou encore le père Roger Derry, exécuté à Cologne en 1943. Ils sont membres de mouvements clandestins comme « Combat » ou « Liberté » (ce dernier fondé par François de Menthon, ancien responsable de l’Action catholique).

Affiche de propagande illustrée de format paysage. Sur le plus haut quart de l'affiche est écrit "Révolution" en bleu roi puis "nationale" en rouge vif sur fond blanc. Le reste de l'affiche est divisé en deux. À gauche, sur fond de nuage rouge, une maison abîmée vu de face est posée de travers sur un tas de pierres, qui repose lui-même sur trois grands rectangles rouges. Sur les rectangles est écrit : paresse, démagogie, internationalisme. Sur les cailloux sont marqués des mots partiels. On distingue entre autres : égoïsme, juiverie, antimilitariste, communisme, parlement, capitalisme, avarice. Sur la façade de la maison, les volets sont fermés et un grand panneau indique : France et Compagnie. Devant la maison se trouve un arbre mort. Dans le nuage rouge, on distingue une étoile à six branches avec trois points au milieu. À droite se trouve la même maison mais en bon état, en jaune sur fond blanc. De bas en haut. Il y a trois rectangles bleu, blanc et rouge qui forment le socle de la construction, sur lesquels est écrit : Travail, famille patrie. Il soutient quatre colonnes, chacune portant un mot sur le socle et un autre sur la colonne. De gauche à droite : discipline et école ; ordre et artisanat ; épargne et paysannerie ; courage et légion. Au dessus, la même maison qu'à gauche. Les volets sont grands ouverts, l'arbre est vivant, le panneau sur la façade indique : France. Elle porte un drapeau bleu blanc rouge. En vis-à-vis de l'étoile de David se trouve un emblème à sept étoiles. C'est celui des maréchaux de France.
« Révolution nationale », affiche de propagande du gouvernement de Vichy illustrée par R. Vachet, édition du Centre d’Avignon, n.d. (vers 1940-1942).
Paris, musée des deux guerres mondiales

Le nom de régime de Vichy désigne le régime politique autoritaire instauré en France durant la Seconde Guerre mondiale. De nature traditionaliste et antisémite, ce régime avait à sa tête le maréchal Philippe Pétain, secondé par le chef du gouvernement Pierre Laval en 1940 et de 1942 à 1944. Le régime de Vichy est ainsi dénommé en raison du siège de son pouvoir à Vichy, en zone libre. Il a collaboré avec l’Allemagne nazie, notamment pour la déportation des juifs et le Service du Travail Obligatoire.

Libération

24 août 1944 : Les églises de Paris sonnent les cloches pour saluer l’entrée des troupes du général Leclerc dans la capitale libérée.

Cette manifestation de patriotisme des églises catholiques ne signe cependant pas la réconciliation. Les résistants catholiques, dont Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance (CNR), demandent une épuration de l’Église. Plusieurs prélats sont expulsés ou condamnés, comme le prêtre Jean de Mayol de Lupé, aumônier volontaire de la Division SS Charlemagne.

D’autre part, le Vatican refuse de reconnaître le gouvernement provisoire de la République française (GPRF). En guise de réponse, le général de Gaulle renvoie le nonce apostolique Valerio Valeri.

Charles de Gaulle, communément appelé le général de Gaulle, né le 22 novembre 1890 et mort le 9 novembre 1970, est un militaire, résistant, homme d’État et écrivain français.
Il est notamment chef de la France libre puis dirigeant du Comité français de libération nationale pendant la Seconde guerre mondiale, président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946, président du Conseil des ministres de 1958 à 1959, fondateur de la Cinquième République, en 1958, et président de la République de 1959 à 1969.

Photographie en noir et blanc de Charles de Gaulle lisant son discours à la radio. Au premier plan, sur la droite, un gros micro perforé est fixé sur une surface plane. Accoudé à cette surface, Charles de Gaulle a les yeux baissés sur les feuilles de papier qu'il tient en face de lui. Sa bouche entrouverte suggère qu'il est en train de lire à voix haute ce qui est inscrit sur les feuilles. L'homme porte une vareuse militaire avec notamment l'emblème de la croix de Lorraine et les barrettes d'officier. En dessous, il porte une chemise et une cravate. Ses cheveux sombres sont plaqués en arrière. Son nez est haut, long et grand. Il porte une petite moustache sur le haut de la lèvre supérieure. La lumière vient de la droite, ce qui fait ressortir son visage, sa main et ses insignes du reste de la pièce plongée dans l'ombre.
« Le général Charles de Gaulle lance l’appel aux Français à la radio BBC a Londres le 18 juin 1940 », auteur inconnu, 30 octobre 1941.

Deuxième moitié du XXème siècle

1946 : La nouvelle Constitution revient aux dispositions laïques d’avant le régime de Vichy.

Après la guerre, la démocratie française entame son relèvement. La Constitution de 1946, à l’image de celle de la Troisième République, proclame que « tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés ». Par ailleurs y est inscrit que « l’organisation de l’enseignement public gratuit et laïc à tous les degrés est un devoir de l’État », rendant ainsi caduques les dispositions prises par le régime de Vichy quant à l’enseignement.

1958 : La Vème République est proclamée.

« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »

1962-1965 : Le concile de Vatican II permet à l’Église catholique d’entamer une mutation profonde et de mieux répondre aux attentes de ses fidèles.

Ouvert par le pape Jean XXIII, le concile de Vatican II a lieu de 1962 à 1965, Paul VI prenant le relais de son prédécesseur décédé en 1963. Par ses mesures progressistes, telles la fin de la messe en latin, la participation des fidèles à la liturgie et l’ouverture du dialogue avec les autres religions, le concile fait « entrer l’Église dans la modernité ».

Cette réforme majeure ne sera pas unanimement acceptée. Les traditionnalistes renâclent devant ce tournant progressiste ; à l’inverse, quelques ecclésiastiques lui reprochent son manque d’ambition.

L’après-Vatican II verra une diminution de la pratique dominicale et un recul des vocations sacerdotales. Cette crise traverse toujours l’Église aujourd’hui.


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