Agrégé d’histoire et de géographie, docteur en histoire, Emmanuel Alcaraz a découvert en Algérie que la mémoire de la guerre d’indépendance y est enseignée bien différemment qu’en France. Désormais chargé d’enseignement à Sorbonne université, il est chercheur associé au centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire Mesopolhis de Sciences Po Aix, et à l’Institut de recherches sur la Maghreb contemporain (IRMC-Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères). Son dernier ouvrage, publié en 2021 est Histoire de l’Algérie et de ses mémoires des origines au hirak (éditions Karthala).
L’Algérie devra attendre 1962 et la conclusion d’une guerre sanglante avec son ancien colonisateur pour acquérir son indépendance. Le pays porte encore les stigmates de ce conflit, au niveau national comme en partage avec la France. Après avoir retrouvé sa souveraineté, l’Algérie doit composer avec cet héritage pour se consolider en tant que nation. Après une période de socialisme, le pays connait un nouveau traumatisme à travers la guerre civile algérienne, une « décennie noire » qui durera de 1991 à 2002. Bouteflika prend le pouvoir pour 20 ans, jusqu’en 2019 lorsque les manifestations du Hirak le renversent. Malgré cette victoire de la rue sur le pouvoir en place, le régime continue à réprimer les libertés citoyennes.
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Entretien conduit par Matthieu Guellec