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Pays baltes, mais encore ?
Par Bérengère Long

Les États baltes depuis 1945

Aujourd’hui, les États baltes comprennent les territoires de l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. Ils s’étendent sur 175 000 km², avec une population totale de 6 826 000 habitants. Ils sont bordés par la mer Baltique à l’ouest et partagent leurs frontières avec la Russie, la Biélorussie et la Pologne. L’oblast de Kaliningrad, ancienne Königsberg allemande, enclave entre la Lituanie et la Pologne, appartient à la Russie et lui permet un accès à la mer Baltique –accès qui auparavant comptait les côtes des États baltes. Malgré leur situation géographique, leur proximité avec l’Europe est indéniable. Ils ont des liens historiques avec les pays scandinaves mais aussi l’Allemagne.

Le relief de cette région est relativement peu accidenté, ponctué de nombreux lacs et étangs, notamment au nord, et de collines en Lituanie. L’Estonie possède le quatrième plus grand lac d’Europe : le lac Peïpous, qui ressemble à une véritable mer intérieure par sa superficie. La Lettonie est divisée en quatre grandes régions géographiques et historiques : la Sémigalie au sud (essentiellement agricole), le Kurzeme à l’ouest (région côtière avec quelques collines dans l’arrière-pays), le Latgale au sud-est (aux terres argileuses) et le Vidzeme au nord-est (la partie la plus montagneuse). La Lituanie est un territoire dont la majeure partie ne dépasse pas les 250 mètres d’altitude. Ce pays est parsemé de vastes étendues de marais, en particulier au nord et à l’est. La diversité que l’on peut voir dans la nature et la géographie des États baltes fait partie de l’attractivité touristique de ces territoires. Ils sont en effet riches en magnifiques plages, forêts denses, vallées profondes, plaines et chutes d’eau abondantes.

Ces trois États se diversifient également par leur culture. En Estonie, l’architecture est majoritairement baroque, en Lettonie, l’on approche de l’art déco et en Lituanie, un style médiéval se dégage. Ils comprennent de nombreux sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : en Estonie, le centre historique médiéval de Tallinn (capitale), l’Arc géodésique de Struve ; en Lettonie, le centre historique de Riga ; en Lituanie, le centre historique de Vilnius, l’Isthme de Courlande, le site archéologique et la réserve culturelle de Kernavé à l’est. Mais également d’autres sites historiques et musées : le château de Tarkai, le musée du KGB, le centre Tiba, le palais Rondal, etc. Du côté des langues, l’estonien est une langue apparentée au finno-ougrien alors que le letton et le lituanien sont des langues indo-européennes du groupe balte. Mais les trois langues utilisent le même alphabet latin. D’un point de vue religieux, les divergences émergent également : la Lituanie est à majorité catholique tandis que l’Estonie est protestante, et qu’en Lettonie, ces deux religions coexistent aux côtés de la religion orthodoxe.

Aujourd’hui membres de l’Union européenne, de l’OTAN – seules ex-républiques soviétiques à s’être détachées de l’influence russe –, de l’espace Schengen et du Conseil des États de la mer Baltique et avec un bel avenir économique qui semble se dessiner, les États baltes ont pourtant eu une histoire chaotique et mouvementée avant même que ce terme d’« États baltes » n’émerge pour désigner l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie.

XIème-XXème siècle : Des États historiquement indépendants

En effet, jusqu’au XIème siècle et à l’« embellie de l’an mil », le territoire actuel des États baltes reste peu peuplé. Par la suite, différents peuples païens s’installent à l’extrémité nord de la route fluviale qui traverse l’Europe, reliant la Baltique à la mer Noire. Ces peuples se christianisent, soit en se tournant vers le catholicisme, soit vers l’orthodoxie, même si l’influence catholique prend le dessus à la fin du XIIIème siècle. Ces périodes de christianisation sont marquées par la grande part que joue dans les croisades baltes un ordre fondé initialement en 1190 à Saint-Jean-d’Acre en Palestine, l’Ordre teutonique.

Du XIIIème au XVIIème siècle, les pays baltes font partie de la zone d’influence de la Hanse, avec Riga qui en est le principal comptoir oriental. La Livonie (futures Estonie et Lettonie) est rattachée à l’Empire russe par le traité de Nystad en 1721 tandis que la Lituanie n’est incorporée à la Russie qu’en 1795, lors du troisième partage de la Pologne.

Les nations baltes retrouvent leur liberté après la Première guerre mondiale mais ont beaucoup de difficulté à se faire reconnaître par les Alliés qui préfèrent apaiser les relations avec la Russie. Les trois pays sont considérés comme un « cordon sanitaire » entre les États européens et la Russie à partir de la prise du pouvoir par les communistes en Russie. Encore aujourd’hui, les États baltes tiennent lieu de délimitation septentrionale entre le territoire européen d’une part et russe d’autre part.

Les trois États baltes deviennent indépendants à partir de 1918 et sont des républiques démocratiques, avant de devenir des régimes autoritaires (la Lituanie en 1926, la Lettonie et l’Estonie en 1934). L’économie et la société se sont stabilisées rapidement malgré un niveau de vie faible. L’exportation du lin, du beurre et de la viande de porc, très demandés en Europe occidentale, permettent aux trois États de faire rentrer des devises et de financer une politique d’instruction publique gratuite et obligatoire, de travailler à leur reconstruction, d’élever leurs niveaux de vie, en favorisant l’émergence de nouveaux propriétaires. Malgré ces avancées, la crise de 1929 les fragilise.

En 1934, Estonie, Lettonie et Lituanie signent le traité d’Entente baltique pour affirmer d’une part leur volonté de défendre leur identité et leur autonomie par rapport à l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et à l’Allemagne, et d’autre part leur appartenance au système international de Genève (la Société des Nations).

1940-1953 : Une intégration traumatisante dans l’URSS de Staline

Mais l’URSS va malgré tout occuper les États baltes dès 1940. En effet, après l’invasion de la Pologne le 17 septembre 1939, et conformément au pacte Molotov-Ribbentrop, les forces soviétiques obtiennent la liberté de circulation en Estonie, Lettonie et Lituanie. Dans le même temps, les Soviétiques remettent en cause la neutralité de l’Estonie et lui opposent un ultimatum, la forçant à conclure avec eux un traité d’assistance leur permettant d’établir sur son territoire des bases militaires, navales et aériennes. À partir d’octobre 1939, l’URSS va stationner 25 000 soldats en Estonie, 30 000 en Lettonie et 20 000 en Lituanie.

Dès 1940 le gouvernement soviétique organise plusieurs déportations – et ce, jusqu’en 1949. Entre 200 000 et 300 000 personnes (des territoires baltes) en sont victimes durant la première vague (1940-1941) ; 95 000 durant la seconde (1944-1949).

La répression soviétique culmine dans la nuit du 13 au 14 juin 1942 où environ 10 000 Estoniens, 15 000 Lettons et 23 000 Lituaniens sont envoyés dans des camps. Cette déportation touche des personnes ayant des activités dans les organisations antisoviétiques, des hauts fonctionnaires, membres de la police et du système pénitentiaire, anciens officiers de l’armée, etc. De nombreux enfants sont également déportés à cette période. Une grande partie va mourir pendant le transfert ou les premiers mois d’internement.

Entre temps, l’occupation allemande va produire ses propres crimes, en particulier parmi la communauté juive. En Lituanie, elle est exterminée, passant de 220 000  à 10 000 personnes (sans compter celles qui ont fui en Union soviétique). En Lettonie, des 74 000 Juifs qui y vivaient, il n’y a quasiment plus de survivants fin 1941. En Estonie, un rapport de janvier 1942 annonce que le territoire est libéré des Juifs : il étaient 4 550 au début de l’occupation.

En 1945, les Soviétiques, chassant les Allemands, déportent des centaines de milliers de collaborateurs au régime nazi (avec leurs familles) ainsi que toute personne arbitrairement soupçonnée d’entraver la mise en place d’un régime prosoviétique. En Lituanie, 70% des déportés sont des femmes et des enfants. Les derniers rescapés ne reviendront qu’en 1959.

Du 22 au 27 mai 1948, l’opération Vesna (« printemps ») qui ne touche que la Lituanie, entraîne la déportation de 40 000 personnes dont un peu plus d’un quart d’enfants. L’opération Priboï a lieu du 25 au 28 mars 1949 et touche les trois États baltes en y arrachant, pour les envoyer dans des camps, plus de 70 000 personnes. L’opération Osen déporte 16 000 Lituaniens en 1951. La dernière déportation a lieu les 5 et 6 août 1952 et frappe encore 359 personnes.

Après la mort de Staline en 1953, un retour très lent des déportés se met en place mais le 1er janvier 1959, il y a encore 4 900 Lituaniens en camp de travail forcé.

Sur une quinzaine d’années, un groupuscule d’Estoniens, Lettons et Lituaniens, appelés les Frères de la forêt organisent une guérilla contre le pouvoir soviétique. Ceci dès l’invasion et l’occupation par l’Armée rouge des trois États, puis après la Seconde Guerre mondiale (jusqu’en 1956). L’expression Frères de la forêt  remonte à la chaotique révolution russe de 1905 et désignait, à l’époque, les paysans révoltés ou les instituteurs réfugiés dans la forêt. Les regroupements partisans varient en taille et en composition, allant de petits groupes armés pour l’auto-défense et opérant individuellement, à de grands groupes suffisamment organisés et armés pour tenir tête à des forces soviétiques de taille significative. Les estimations concernant le nombre de combattants au total pour les trois Etats baltes atteindraient les 170 000 partisans.

Pendant une bonne partie de leur existence, les Frères de la forêt sont soutenus par les Britanniques (MI6), les Américains (CIA) et les services secrets suédois (logistique, coordination, approvisionnement…). D’une importance cruciale pour le mouvement de résistance balte, ce soutien se réduit néanmoins considérablement après l’échec de l’opération Jungle, infiltrée par les Soviétiques. Cette opération avait pour objectif d’envoyer clandestinement des agents de renseignement et de résistance en Pologne et dans les États baltes, agents pour la plupart exilés polonais, estoniens, lettons et lituaniens formés au Royaume-Uni et en Suède. Mais les services secrets soviétiques (KGB) pénètrent le réseau et capturent la plupart des agents.

Au bout du compte, le conflit entre les Soviétiques et les Frères de la forêt fait au moins 50 000 morts. Grâce aux renseignements recueillis par leurs agents travaillant à l’ouest et au sein des Frères de la forêt, les Soviétiques ont réussi à mettre un terme à l’activité des partisans. Beaucoup de Frères de la forêt survivants déposent les armes lorsqu’une amnistie leur est offerte par les autorités (après la mort de Joseph Staline en 1953), bien qu’une guérilla isolée persiste dans les années 1960.

Période soviétique : La vitrine de l’URSS fait sa révolution chantante

Après la Seconde guerre mondiale, redevenus de facto soviétiques en 1944, les pays baltes restent annexés jusqu’en 1990. Ils sont alors des républiques de l’Union soviétique. Chacune est dirigée d’une main de fer par le parti communiste du pays. Contrairement aux autres annexions soviétiques, les pays baltes sont considérés par l’ONU comme territoires occupés. Pendant la Guerre froide, trois ambassades des pays baltes sont présentes à Washington, abritant leurs gouvernements en exil.

Les trois États adoptent le système de planification et de gestion centralisées propre à chaque république de l’URSS. Ils deviennent une vitrine et un laboratoire économiques de l’Union soviétique : des secteurs de pointe (informatique, matériel médical, transport, électronique) y ont un dynamisme réel. De plus, l’Estonie expérimente pour les autres républiques de nombreuses réformes économiques.

Cette situation particulière des États baltes leur permet un développement supérieur à celui du reste de l’URSS. Cependant, à la fin des années 1980, peu d’économistes jugent sérieuse l’hypothèse d’une sortie des républiques baltes de l’URSS, mettant en exergue l’interdépendance des réseaux de transport, de distribution d’énergie et de communication, l’inflation qui résulterait de la hausse des coûts de production, etc. Mais ils seront démentis par les faits.

À partir de 1986, avec la politique de Glasnost de Mikhaïl Gorbatchev, des groupes d’opposition baltes commencent à réclamer l’indépendance, à demander des explications sur l’annexion et à dénoncer l’illégitimité de la domination soviétique. Les partis communistes des États Baltes hésitent à approuver les concepts de Perestroïka et de Glasnost introduits par Gorbatchev. Dès l’été 1987, l’Estonie s’octroie le droit de mettre en place des festivals où peuvent être entendus, alors qu’interdits, des chansons patriotiques, folkloriques et des chants religieux. La Lettonie et la Lituanie imitent l’Estonie très rapidement : c’est la révolution chantante. À la fin de l’été 1989, par dizaines de milliers, les Estoniens, Lettons et Lituaniens forment sur 560 kilomètres, en reliant les trois capitales, un cordon de solidarité et de protestation pour dénoncer le Pacte germano-soviétique ayant entraîné leurs annexions cinquante ans plus tôt, et affirmer leur volonté d’indépendance nationale. Cette démonstration populaire est appelée la Voie Balte.

Le mouvement réformateur de Lituanie (Sajùdis) est une organisation politique nationale. Il mène la lutte pour l’indépendance lituanienne. L’organisation est créée le 3 juin 1988 et dirigée par Vytautas Landsbergis qui devient le premier président de la Lituanie.

En janvier 1991 a lieu la tentative d’invasion des pays baltes par les troupes soviétiques, essentiellement composées de soldats russes. Le but de reprendre le contrôle des trois républiques. Les affrontements les plus violents se déroulent à Vilnius, capitale lituanienne et plus grande ville du pays. Au cœur de la cité, plus particulièrement aux alentours du parlement, des manifestations de plus de 50 000 personnes ont lieu afin de défendre l’indépendance du pays. À la suite de ces mobilisations du peuple, les troupes soviétiques décident de se retirer de la Lituanie. Chaque année, le 13 janvier, le pays commémore la Journée des Défenseurs de la Liberté en souvenir de l’Assaut de la Tour gouvernementale de Vilnius.

En Lettonie, quelques affrontements ont lieu aussi. Les soldats soviétiques investissent le bâtiment gouvernemental du Parti communiste et, le même jour, plus de 100 000 personnes manifestent à Moscou pour soutenir les indépendantistes lettons. Les troupes soviétiques se replient au bout de dix jours. En Estonie, il n’y a pas eu de combats. Les chars soviétiques ont pénétré dans le pays mais ont été empêchés de progresser par la population. Ils n’ont pas ouvert le feu et se sont retirés en Russie.

Du fait de la non-reconnaissance de leur annexion par l’URSS, les trois pays baltes peuvent, depuis la chute de l’URSS et contrairement aux douze autres républiques, quitter la sphère d’influence russe et opter pour une politique euro-atlantiste. Ainsi, en décembre 1991, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont refusé d’intégrer la Communauté des États indépendants (CEI) en se portant candidat à une adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et à l’Union européenne (UE).

Depuis 1991 : Un attachement aux institutions de l’Europe et de l’Occident

Depuis 1992, les trois petits États sont membres du Conseil des États de la mer baltique. En 2004, ils ont intégré l’OTAN et l’UE avec sept autres pays. Les relations avec la Russie restent complexes, les trois pays comptant d’importantes minorités russophones (6 % en Lituanie, 35 % en Lettonie et 25 % en Estonie).

Renouvelant, des décennies après, le traité d’entente et de coopération mutuelle de 1934, le « Conseil balte », créé en 1990, instance officielle de la coopération entre les trois États, couvre à peu près tous les domaines, en particulier pour la défense, la lutte contre la criminalité et la surveillance des frontières.

Via l’OTAN, les États-Unis ont appelé à diversifier l’approvisionnement énergétique des pays baltes, encore très dépendants de la Russie. Sans compter de nombreux autres secteurs, les trois pays importent environ 90 % de leur pétrole de Russie et seule la Lituanie ayant une raffinerie, celle-ci fournit l’Estonie et la Lettonie en produits raffinés. Cependant, la Lettonie possède des réserves de gaz pouvant garantir une sécurité énergétique aux trois États.

Ils font partie du Système unifié du Nord-Ouest, ensemble de réseaux énergétiques datant de la période soviétique. Ainsi sont-ils approvisionnés par un réseau de transport d’électricité intégré et connecté à la Russie (et la Biélorussie). Leur source d’énergie primaire principale diffère selon les États : le nucléaire pour la Lituanie, les schistes bitumineux pour l’Estonie, le bois pour la Lettonie. Les secteurs énergétiques sont donc très divers.

Dès qu’ils adhérent à l’UE, les États baltes engagent des politiques énergétiques et environnementales visant à encourager les énergies renouvelables. Ceci explique que leurs performances dans ces domaines sont très bonnes aujourd’hui. En 2016, la Lituanie est raccordée au réseau électrique européen via la Pologne. Il faudra attendre 2025 pour que l’Estonie et la Lettonie le soient à leur tour – abandonnant leur dépendance au réseau russe.

L’intégration à l’UE a été un accélérateur pour la croissance économique des pays baltes. L’Estonie, par exemple, présente en 2005 un taux de croissance à deux chiffres (10,5 %) grâce aux nouvelles technologies et des entreprises majeures comme Skype ou Taxify. Cela lui vaut le surnom de « Tigre de la Baltique ».

Malgré cela, les trois États baltes ont les PIB (Produits Intérieurs Bruts) et PIB par habitant, les moins élevés d’Europe. Ils ont été particulièrement touchés par la crise de 2008. Par exemple, avec un taux de chômage explosif (20 %) et une récession approchant les 15 % en 2009, la Lettonie a rencontré maintes difficultés économiques.

La crise du Covid 19 n’a pas épargné non plus la région baltique où la croissance a chuté de nouveau. Une aide européenne tarde depuis à venir, longueur dont les causes sont peut-être en partie dues à l’éloignement géographique d’avec Bruxelles, et au faible poids démographique et économique que les États baltes représentent au sein de l’Europe.

Aujourd’hui, la Russie est encore le premier partenaire commercial de la Lituanie, et le troisième de l’Estonie et de la Lettonie. À l’instar de leur voisin finlandais, les trois pays cherchent à attirer les flux commerciaux russes et participent à de nombreux projets de coopération transfrontalière avec la Russie – et ceci malgré le fait qu’elle leur applique épisodiquement des sanctions économiques : sur les services estoniens en 2007, les produits lettons en 1998, les produits lituaniens en 2009 et 2013.

Les États baltes sont très attachés à la présence de l’OTAN. La guerre de Géorgie en 2008, puis l’invasion de la Crimée en 2014, et les conflits avec l’Ukraine depuis 2014 (Donbass, mer d’Azov) renforcent leur crainte de la Russie. Lors du sommet au Pays de Galles en septembre 2014, les Alliés ont décidé la mise en place d’une force de réaction rapide qui pourrait couvrir et protéger les républiques baltes en peu de jours.

D’un côté, les Russes multiplient leurs exercices militaires en Biélorussie et sur le territoire de Kaliningrad (où ils ont déployé des missiles Iskander en 2016). De l’autre, deux bases aériennes de l’OTAN sont installées en Estonie et en Lituanie. Des manœuvres militaires de l’OTAN ont lieu en Pologne et en Norvège. Depuis la création de l’Enhanced Forward Presence (EFP) en 2016, 4 500 soldats de l’alliance occidentale sont déployés au cœur des États baltes. Ainsi, la mission Lynx permet à la France d’envoyer des contingents militaires, et la mission Baltic Air Policing de l’OTAN permet d’assurer la surveillance du ciel dans l’espace balte. L’organisation des armées professionnelles (hormis en Estonie qui a gardé la conscription) est liée aux garanties de l’OTAN, même si les budgets militaires de la Lituanie et de la Lettonie sont parmi les plus faibles des États membres de l’alliance.


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Illustration : La vieille ville de Tallinn, Estonie
Andrés García, 2017 (modifié)

Source : Pexels
Licence : libre d’utilisation


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